jeudi 6 mars 2014

Vent d'optimisme au Salon de Genève

Le Monde.fr |  • Mis à jour le  |




La troisième génération de la Twingo de Renault, présentée au Salon de Genève le 4 mars.

Un marché européen enfin stable, voire en faible croissance en 2014. Et les sourires refleurissent sur les visages des dirigeants du secteur après deux années sombres. Au Salon de Genève, qui ouvre jeudi 6 mars au public, l’optimisme était donc de mise.



Mais la crise a changé les habitudes, et cette année « il y avait peu de voitures qui font vraiment rêver », confie, un peu dépité, un professionnel. L’Alfieri, le nouveau coupé de Maserati, la future Jaguar XE, la Lamborghini Huracan ou la 650S de McLaren peuvent faire tourner quelques têtes… mais les amateurs restent sur leur faim.

Côté concept, beaucoup de constructeurs ont présenté leur SUV (sport utility vehicle) de différentes tailles. Volkswagen et son T-Roc, Hyundai et son Intrado, Subaru et son Viziv, ou Mitsubishi et son AR préfigurent les futurs 4 × 4 urbains du marché…

Enfin, le Salon de Genève était le paradis des mini-citadines. Renault a présenté sa nouvelle Twingo, repensée de A à Z, tandis que PSA et Toyota ont présenté la triplette 108-C1-Aygo, et Opel sa déclinaison rock d’Adam.

Malgré l’optimisme ambiant, quelques nuages apparaissent à l’horizon, notamment en Russie. Aucun dirigeant n’est vraiment rassuré par la tension qui règne en Ukraine. « On suit attentivement la situation, mais pour l’instant on ne constate pas de changement », assurent en cœur les dirigeants de Toyota, Volkswagen, Renault ou PSA.
« Mais il n’y a aucun doute que si la situation en Russie et en Ukraine reste aussi tendue, ou si cela se dégrade, cela va peser lourdement sur la demande enEurope de l’Ouest », assurait mardi Sergio Marchionne, le patron de Fiat Chrysler Automobiles.

  • Le printemps de PSA
C’est une récompense qui fait du bien à PSA Peugeot Citroën. Le groupe a remporté le titre de voiture de l’année 2014 pour la nouvelle 308. « Au moins, on reparle du produit », s’est enthousiasmé Maxime Picat, le patron de Peugeot
C’est que, depuis plus d’un an,  le constructeur a animé la chronique avec des pertes financières abyssales, une restructuration douloureuse et une course contre la montre afin de faire entrer dans son capital, au côté de la famillePeugeot, le constructeur chinois Dongfeng et l’Etat.
Et puis, Carlos Tavares, le futur président du directoire de PSA,  a fait sespremiers pas sans son pin’s Renault.


Le futur président du directoire de PSA inspectait, mercredi après-midi avec l’ensemble des dirigeants du groupe, l’offre de la concurrence. « Il regarde chaque détail et la qualité du moindre élément… », confie un dirigeant relativement satisfait de cet aspect du personnage.

« Il faudra voir ensuite sur la stratégie et les finances, comment il se comporte par rapport à Philippe Varin, son prédécesseur… » Ce dernier ne s’est pas montré au Salon. Et pourtant, il était à Genève. Mercredi, il a présidé la réunion de l’Association européenne des constructeurs automobiles dans son styleflegmatique et diplomate.  

  • Les Allemands un peu en retrait
Si les stands sont toujours aussi imposants, les constructeurs allemands ont moins fait le show cette année. Vexé d’avoir été doublé pour la voiture de l’année (sa i3 est la dauphine de la 308), BMW n’a pas pour autant de grands motifs de se plaindre : le groupe entend atteindre le seuil des 2 millions de ventes dès 2014, deux ans avant la date qu’il s’était fixée…

S’il ne le dit pas, Volkswagen devrait également atteindre son objectif de 10 millions de voitures vendues en 2018 dès cette année… Pour autant, Toyota s’accroche à sa première place, « mais l’écart se réduit », se réjouit Christian Klingler, membre du conseil de direction de Volkswagen. 

  • Un entrant et des sortants
Genève est habituellement l’occasion pour les marques plus confidentielles debriller. Mais cette année est très particulière. Quelques marques préparent leur départ. Et cela se voit par l’indigence de leur stand. C’est le cas de Lancia, qui présente quatre exemplaires identiques de son Ypsilon, sa citadine. Et rien d’autre… De fait, Sergio Marchionne, le patron de la marque, l’a rappelé : « Lancia sera centré sur l’Italie. Pour le reste… »

Autre marque en train de préparer son départ : Chevrolet. Le 5 décembre 2013, General Motors (GM) décidait de son retrait d'Europe car il aurait fallu trop investirpour espérer un jour gagner de l’argent. « GM a en revanche décidé decommercialiser la Corvette et la Camaro et de renforcer Cadillac. C’est un soulagement », confie un cadre de GM en Suisse.


Alors que ces marques n’arrivaient pas ou plus à tenir en Europe, Qoros, fruit d’une coentreprise israélo-chinoise, poursuit son développement. Après une berline tricorps, la marque, qui est distribuée d’avantage en Chine que sur le Vieux Continent, a dévoilé sa Qoros 3 bicorps. Pas sûr que cela suffira à conquérir le marché européen. A suivre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire