Le Nouvelliste | Publié le :
19 mars 2014
L’Organisation internationalede la migration (OIM) a présenté, lundi
17 mars, à l’hôtel Montana, les résultats d’une étude sur les solutions
durables au déplacement urbain après une catastrophe. Dans cette étude,
les rapporteurs présentent les défis auxquels font encore face les
déplacés quatre ans après le séisme de janvier 2010 et les opportunités
que le gouvernement et les bailleurs doivent saisir pour sortir le pays
de ce marasme.
Réalisée par Brookings, cette étude passe au crible la situation lamentable
des déplacés quatre ans après le passage du tremblement de terre du 12 janvier
2010 qui a emporté des vies et des biens. Aujourd’hui, près de 147 000
personnes croupissent encore dans 271 camps éparpillés dans les différentes
zones de la région métropolitaine. Même si ce nombre représente une diminution
très prononcée, le rapport explique que les conditions de vie des familles qui
occupent encore les camps d’hébergement se détériorent quotidiennement.
« 60,9% des déplacés à la suite du séisme rapportent que leurs conditions
générales de vie se sont dégradées depuis le séisme. De plus, 67% des ménages
déplacés indiquent qu’ils n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins
fondamentaux. Aussi, 19, 8% des déplacés se disent en situation d’insécurité
dans leurs lieux de résidence actuelle », poursuit le rapport.
L’accès au service de base continue à être un véritable casse-tête pour les
déplacés. Selon le rapport, les familles déplacées vivent la galère au
quotidien. Tout est en constante diminution. L’eau de 17%, les latrines de 8,6%
et les soins de santé de 4,1%. Les impacts négatifs du séisme du 12 janvier
2010 sur le logement sont encore visibles. Des familles déplacées qui se
trouvaient bien avant le séisme dans des conditions précaires sont à présent
deux fois plus susceptibles de voir leurs conditions de logement se dégrader.
Elles vivent dans un piteux état de promiscuité loin des normes hygiéniques.
Le chef de mission de l’OIM, Grégoire Goodstein, croit que « le soutien aux
solutions durables doit être inclusif au sens où les besoins des populations
déplacées dans les quartiers défavorisés ne doivent pas être négligés ».
Cependant, dit-il, il est clair que la résolution durable du déplacement est
essentielle pour renforcer la résilience et assurer que tous les Haïtiens
puissent bénéficier équitablement du développement et jouir de l’entièreté de
leurs droits humains.
Dans la même veine, le chef de mission de l’OIM indique qu’il ne s’agit pas
simplement de fermer les camps si l’on veut parvenir à des solutions durables
au déplacement interne. Il explique que les approches uniformes pour aider les
personnes déplacées à quitter les camps requièrent une réflexion et une
révision stratégiques. Des approches plus adaptées peuvent aider à assurer que
les besoins et les vulnérabilités spécifiques des personnes déplacées soient
pris en compte ainsi qu’à maximiser leur contribution à la résolution durable du
déplacement. De plus, il est important de faire des interventions au niveau
communautaire.
Si le gouvernement et les bailleurs de fonds veulent à prix améliorer les
conditions de vie des déplacés, les rapporteurs indiquent que leurs
interventions doivent prendre en compte un besoin particulier en matière de
plaidoyer et d’engagement politique à tous les niveaux en vue de surmonter les
barrières structurelles aux solutions durables.
Parmi les solutions proposées, les rapporteurs invitent le gouvernement à
augmenter le soutien pour l’engagement des acteurs locaux ainsi qu’au
renforcement de l’appui intersectoriel pour les solutions durables liant des
interventions telles que des subventions de loyer, des programmes de moyens de
subsistance, des programmes pour accéder à la documentation, des services
financiers et de micro-crédit dans les communautés affectées par le
déplacement. « Le déplacement n’est pas simplement une question humanitaire,
mais un défi important au développement. Il est important d’intégrer le
déplacement et les solutions durables dans des plans et politiques pertinents
au niveau local, national et international. »
De plus, ils soulignent que les resprésentants de l'Etat
et la communauté internationale doivent converger leurs efforts afin de limiter
les risques de catastrophe comme éléments-clés des solutions durables. Selon
eux, la protection et les appuis aux solutions durables à travers des
plaidoyers plus concertés et soutenus sur les évictions illégales des camps et
communautés et de la formation sur les standards d’éviction pour les forces de
police doivent être inévitablement renforcés.
Joubert
Rochefort
jrochefort@lenouvelliste.com
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