vendredi 21 mars 2014

L’OIM présente des solutions au déplacement urbain

Le Nouvelliste | Publié le : 19 mars 2014
L’Organisation internationalede la migration (OIM) a présenté, lundi 17 mars, à l’hôtel Montana, les résultats d’une étude sur les solutions durables au déplacement urbain après une catastrophe. Dans cette étude, les rapporteurs présentent les défis auxquels font encore face les déplacés quatre ans après le séisme de janvier 2010 et les opportunités que le gouvernement et les bailleurs doivent saisir pour sortir le pays de ce marasme.




Réalisée par Brookings, cette étude passe au crible la situation lamentable des déplacés quatre ans après le passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a emporté des vies et des biens. Aujourd’hui, près de 147 000 personnes croupissent encore dans 271 camps éparpillés dans les différentes zones de la région métropolitaine. Même si ce nombre représente une diminution très prononcée, le rapport explique que les conditions de vie des familles qui occupent encore les camps d’hébergement se détériorent quotidiennement.

« 60,9% des déplacés à la suite du séisme rapportent que leurs conditions générales de vie se sont dégradées depuis le séisme. De plus, 67% des ménages déplacés indiquent qu’ils n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins fondamentaux. Aussi, 19, 8% des déplacés se disent en situation d’insécurité dans leurs lieux de résidence actuelle », poursuit le rapport.

L’accès au service de base continue à être un véritable casse-tête pour les déplacés. Selon le rapport, les familles déplacées vivent la galère au quotidien. Tout est en constante diminution. L’eau de 17%, les latrines de 8,6% et les soins de santé de 4,1%. Les impacts négatifs du séisme du 12 janvier 2010 sur le logement sont encore visibles. Des familles déplacées qui se trouvaient bien avant le séisme dans des conditions précaires sont à présent deux fois plus susceptibles de voir leurs conditions de logement se dégrader. Elles vivent dans un piteux état de promiscuité loin des normes hygiéniques.

Le chef de mission de l’OIM, Grégoire Goodstein, croit que « le soutien aux solutions durables doit être inclusif au sens où les besoins des populations déplacées dans les quartiers défavorisés ne doivent pas être négligés ». Cependant, dit-il, il est clair que la résolution durable du déplacement est essentielle pour renforcer la résilience et assurer que tous les Haïtiens puissent bénéficier équitablement du développement et jouir de l’entièreté de leurs droits humains.

Dans la même veine, le chef de mission de l’OIM indique qu’il ne s’agit pas simplement de fermer les camps si l’on veut parvenir à des solutions durables au déplacement interne. Il explique que les approches uniformes pour aider les personnes déplacées à quitter les camps requièrent une réflexion et une révision stratégiques. Des approches plus adaptées peuvent aider à assurer que les besoins et les vulnérabilités spécifiques des personnes déplacées soient pris en compte ainsi qu’à maximiser leur contribution à la résolution durable du déplacement. De plus, il est important de faire des interventions au niveau communautaire.

Si le gouvernement et les bailleurs de fonds veulent à prix améliorer les conditions de vie des déplacés, les rapporteurs indiquent que leurs interventions doivent prendre en compte un besoin particulier en matière de plaidoyer et d’engagement politique à tous les niveaux en vue de surmonter les barrières structurelles aux solutions durables.

Parmi les solutions proposées, les rapporteurs invitent le gouvernement à augmenter le soutien pour l’engagement des acteurs locaux ainsi qu’au renforcement de l’appui intersectoriel pour les solutions durables liant des interventions telles que des subventions de loyer, des programmes de moyens de subsistance, des programmes pour accéder à la documentation, des services financiers et de micro-crédit dans les communautés affectées par le déplacement. « Le déplacement n’est pas simplement une question humanitaire, mais un défi important au développement. Il est important d’intégrer le déplacement et les solutions durables dans des plans et politiques pertinents au niveau local, national et international. »

De plus, ils soulignent que les resprésentants de l'Etat et la communauté internationale doivent converger leurs efforts afin de limiter les risques de catastrophe comme éléments-clés des solutions durables. Selon eux, la protection et les appuis aux solutions durables à travers des plaidoyers plus concertés et soutenus sur les évictions illégales des camps et communautés et de la formation sur les standards d’éviction pour les forces de police doivent être inévitablement renforcés. 





Joubert Rochefort
jrochefort@lenouvelliste.com



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