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Le mystère qui entoure la disparition du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, toujours introuvable plus de quatre jours après son décollage de Kuala
Lumpur, reste entier. Il s'est même épaissi après les témoignages de proches de
passagers rapportant que leurs téléphones portables sonnent encore.
D'après The Washington Post, les lignes de
plusieurs passagers présents à bord du Boeing seraient toujours actives à en croire des proches
qui ont tenté de les joindre. Dix-neuf
familles ont ainsi signé un communiqué commun attestant que plusieurs numéros
étaient toujours joignables, selon le site China.org.
Un membre de
Malaysia Airlines a par ailleurs déclaré que la compagnie avait tenté d'appeler les membres de
l'équipage de l'appareil et que, là aussi, ça sonnait, indique le Singapore's Strait Times. La compagnie
a aussitôt communiqué les numéros de téléphone aux autorités
chinoises. Même si, à l'autre bout du fil, personne ne répond, comment expliquer techniquement
ce mystère ? Ces appels permettront-ils de localiser
l'appareil ?
Les téléphones n'ont pas été détruits
Il s'agit de
l'hypothèse la plus simple, à défaut d'être la plus
probable : les portables restent joignables car ils n'ont pas été
détruits. D'après Le Figaro, « ils
seraient donc à terre, ou sur des débris flottant près des côtes », à
proximité d'une antenne-relais, certaines ayant une portée de 10 km. Cela
impliquerait aussi que ces téléphones disposent d'une autonomie de plusieurs
jours, et qu'ils soient un minimum étanches. Ces téléphones sont rares, mais
ils existent.
Les téléphones ont été détruits mais sonnent dans
le vide
A priori, les
appels basculent directement sur messagerie si le téléphone est déconnecté. « Quand
le mobile ne capte plus, quand il est sans batterie, ou quand il est éteint,
détruit ou immergé, alors les appels atterrissent directement sur le
répondeur », explique au Nouvelobs.com Mathieu Drida,
PDG du site MeilleurMobile.com. Mais plusieurs raisons techniques peuvent expliquer que les téléphones
continuent de sonner même s'ils ont
été détruits.
« Il est
totalement possible qu'ils aient entendu une tonalité », confirme au Huffington Post Bruno Salgues,
directeur d'études à l'Institut Mines-Télécom, et ce même si les appareils se
trouvent au fond de l'océan. « Que le téléphone qu'ils ont appelé ait
vraiment sonné, cela est bien moins sûr. »
« Quand un
téléphone portable sur GSM, 2G ou 3G est allumé, sa position est
automatiquement enregistrée dans une base de données appelée HLR », explique le
spécialiste. Ainsi, dès qu'un appel est passé, il est envoyé vers la dernière
position enregistrée sur le HLR. Si le téléphone n'est pas éteint et qu'il
passe hors de la zone de couverture, il est possible qu'une personne qui tente
d'appeler entende une
tonalité. « Dans ce cas-là, ce n'est pas le téléphone qui sonne, mais
la dernière position enregistrée. »
Le téléphone peut
ainsi sonner le temps que
l'appel aboutisse à une première antenne-relais. Le réseau cherche ensuite le
téléphone du destinataire. Faute de le trouver, le coup de
fil n'aboutit finalement pas.
Connectés via la classe affaires ?
La compagnie
Malaysia Airlines permet à ses passagers de « communiquer via
des appels téléphoniques, des SMS ou des e-mails, grâce à l'équipement installé
dans le siège ». Les appareils les plus récents proposent ainsi des
options de connexion en vol.
« Toutefois,
il faudrait que les téléphones ne soient pas endommagés et qu'ils soient restés
allumés, ce qui laisserait supposer l'existence de
poches d'air à l'intérieur de l'appareil », précise le
Nouvelobs.com, ce qui permetrrait d'expliquer pourquoi
certains passagers peuvent recevoir des appels,
qui du coup ne passent pas par la carte SIM du téléphone mais par les
connexions situées dans le cockpit de l'appareil.
Des passagers apparaissent connectés sur des réseaux
sociaux
Le Washington
Post rapporte également que plusieurs personnes apparaissent connectées sur
le service de messagerie chinois
WeChat, l'équivalent de WhatsApp, ou sur QQ, une sorte de
Skype très populaire en Chine. « Un
travailleur de la compagnie a déclaré que trois salariés [de Malaysia Airlines]
présents dans l'avion, y compris son beau-frère, apparaissaient en ligne
dimanche » sur l'application.
Selon le Daily Mail, cela ne
signifie pas forcément que les passagers sont connectés via leur téléphone
portable. Ils peuvent l'être depuis un
autre appareil, un ordinateur ou une tablette par exemple, toujours ouvert à
leur domicile ou sur leur lieu de travail. Mais après une période d'inactivité,
ou la mise en veille de l'un de ses appareils, ils ne devraient plus apparaître comme
connectés.
En analysant
les dernières positions du téléphone, il est possible d'obtenir une zone
triangulaire plus ou moins précise où concentrer les
recherches. « Cette méthode ne fonctionne que si les téléphones en
question sont allumés », modère Bruno Salgues.
« Après
une explosion, si par chance les téléphones restent intacts, c'est une course
contre la montre pour les retrouver avant que
leurs batteries ne soient à plat ». Quatre jours après la disparition du
Boeing, les espoirs que certains téléphones soient toujours chargés, et
intacts, sont toutefois très minces.
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