mercredi 12 mars 2014

Malaysia Airlines : le mystère des portables des passagers qui sonnent encore





Le Monde.fr |  




Le mystère qui entoure la disparition du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, toujours introuvable plus de quatre jours après son décollage de Kuala Lumpur, reste entier. Il s'est même épaissi après les témoignages de proches de passagers rapportant que leurs téléphones portables sonnent encore.


D'après The Washington Post, les lignes de plusieurs passagers présents à bord du Boeing seraient toujours actives à en croire des proches qui ont tenté de les joindre. Dix-neuf familles ont ainsi signé un communiqué commun attestant que plusieurs numéros étaient toujours joignables, selon le site China.org.

Un membre de Malaysia Airlines a par ailleurs déclaré que la compagnie avait tenté d'appeler les membres de l'équipage de l'appareil et que, là aussi, ça sonnait, indique le Singapore's Strait Times. La compagnie a aussitôt communiqué les numéros de téléphone aux autorités chinoises. Même si, à l'autre bout du fil, personne ne répond, comment expliquer techniquement ce mystère ? Ces appels permettront-ils de localiser l'appareil ?
 Les téléphones n'ont pas été détruits
Il s'agit de l'hypothèse la plus simple, à défaut d'être la plus probable : les portables restent joignables car ils n'ont pas été détruits. D'après Le Figaro, « ils seraient donc à terre, ou sur des débris flottant près des côtes », à proximité d'une antenne-relais, certaines ayant une portée de 10 km. Cela impliquerait aussi que ces téléphones disposent d'une autonomie de plusieurs jours, et qu'ils soient un minimum étanches. Ces téléphones sont rares, mais ils existent.

 Les téléphones ont été détruits mais sonnent dans le vide

A priori, les appels basculent directement sur messagerie si le téléphone est déconnecté. « Quand le mobile ne capte plus, quand il est sans batterie, ou quand il est éteint, détruit ou immergé, alors les appels atterrissent directement sur le répondeur », explique au Nouvelobs.com Mathieu Drida, PDG du site MeilleurMobile.com. Mais plusieurs raisons techniques peuvent expliquer que les téléphones continuent de sonner même s'ils ont été détruits.

« Il est totalement possible qu'ils aient entendu une tonalité », confirme au Huffington Post Bruno Salgues, directeur d'études à l'Institut Mines-Télécom, et ce même si les appareils se trouvent au fond de l'océan. « Que le téléphone qu'ils ont appelé ait vraiment sonné, cela est bien moins sûr. »

« Quand un téléphone portable sur GSM, 2G ou 3G est allumé, sa position est automatiquement enregistrée dans une base de données appelée HLR », explique le spécialiste. Ainsi, dès qu'un appel est passé, il est envoyé vers la dernière position enregistrée sur le HLR. Si le téléphone n'est pas éteint et qu'il passe hors de la zone de couverture, il est possible qu'une personne qui tente d'appeler entende une tonalité. « Dans ce cas-là, ce n'est pas le téléphone qui sonne, mais la dernière position enregistrée. » 

Le téléphone peut ainsi sonner le temps que l'appel aboutisse à une première antenne-relais. Le réseau cherche ensuite le téléphone du destinataire. Faute de le trouver, le coup de fil n'aboutit finalement pas.

Connectés via la classe affaires ?

La compagnie Malaysia Airlines permet à ses passagers de « communiquer via des appels téléphoniques, des SMS ou des e-mails, grâce à l'équipement installé dans le siège ». Les appareils les plus récents proposent ainsi des options de connexion en vol.

« Toutefois, il faudrait que les téléphones ne soient pas endommagés et qu'ils soient restés allumés, ce qui laisserait supposer l'existence de poches d'air à l'intérieur de l'appareil », précise le Nouvelobs.com, ce qui permetrrait d'expliquer pourquoi certains passagers peuvent recevoir des appels, qui du coup ne passent pas par la carte SIM du téléphone mais par les connexions situées dans le cockpit de l'appareil.

Des passagers apparaissent connectés sur des réseaux sociaux

Le Washington Post rapporte également que plusieurs personnes apparaissent connectées sur le service de messagerie chinois WeChat, l'équivalent de WhatsApp, ou sur QQ, une sorte de Skype très populaire en Chine. « Un travailleur de la compagnie a déclaré que trois salariés [de Malaysia Airlines] présents dans l'avion, y compris son beau-frère, apparaissaient en ligne dimanche » sur l'application.
Selon le Daily Mail, cela ne signifie pas forcément que les passagers sont connectés via leur téléphone portable. Ils peuvent l'être depuis un autre appareil, un ordinateur ou une tablette par exemple, toujours ouvert à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Mais après une période d'inactivité, ou la mise en veille de l'un de ses appareils, ils ne devraient plus apparaître comme connectés.

Les téléphones peuvent-ils permettre de retrouver le Boeing ?

En analysant les dernières positions du téléphone, il est possible d'obtenir une zone triangulaire plus ou moins précise où concentrer les recherches. « Cette méthode ne fonctionne que si les téléphones en question sont allumés », modère Bruno Salgues.

« Après une explosion, si par chance les téléphones restent intacts, c'est une course contre la montre pour les retrouver avant que leurs batteries ne soient à plat ». Quatre jours après la disparition du Boeing, les espoirs que certains téléphones soient toujours chargés, et intacts, sont toutefois très minces.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire