Le Nouvelliste | Publié le : 26 mars 2014
Actuellement en
mission dans le pays, une délégation de la Fédération internationale des droits
de l'homme (FIDH) entend apporter son soutien aux organisations de défense des
droits humains engagées dans la lutte pour l'aboutissement du procès de
Jean-Claude Duvalier accusé de crime contre l'humanité.
Trois ans après le retour de Jean-Claude Duvalier au pays, les procédures
judiciaires engagées contre lui font encore des vagues. L’ordonnance du juge
Carvès Jean, envoyant l’ex-président au tribunal correctionnel pour corruption
et détournement de fonds publics a attiré l’attention de plus d’un. La
Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a dépêché une mission en
Haïti en vue de s’assurer que Jean-Claude Duvalier soit jugé pour les crimes
qu’il a commis.
« Par cette décision, souligne le président d'honneur de la FIDH, Patrick
Baudouin, les autorités haïtiennes ont envoyé un signal fort en faveur du
rétablissement de l'Etat de droit.» Toutefois, il dit espérer que les autorités
concernées prendront toutes les mesures nécessaires afin d'aboutir à un procès
historique.
Selon la coordinatrice de la FIDH, Clémence Bectarte, le dossier de
Duvalier est très emblématique. La militante ajoute que ce dossier sera
révélateur de la capacité de la justice haïtienne de rendre justice aux
victimes qui ont le courage de porter plainte. Elle critique les avocats de
Duvalier qui font croire que la décision de la cour d'appel aurait été imposée
par des ONG internationales.
« C'est une manœuvre dilatoire pour décrédibiliser le verdict de la cour
d'appel qui n'a fait qu'appliquer le droit international en l'incorporant dans
le droit haïtien pour pouvoir juger Jean- Claude Duvalier et reconnaître
l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité commis sous son régime », a
rétorqué Mme Bectarte.
Des décisions similaires ont été rendues par la Cour suprême au Chili et en
Argentine, rappelle le défenseur des droits humains, encourageant les autorités
haïtiennes à laisser le dossier suivre son cours sans aucune interférence
politique.
La lutte contre l'impunité est absolument fondamentale. Elle permet de
protéger la société haïtienne contre, éventuellement, de nouvelles dérives, a
dit la militante des droits de l'homme, qui dit espérer vivement que la
décision de la cour d'appel sera arrêtée car elle est juridiquement fondée.
Après les instructions du juge Duret, les avocats de Duvalier, qui ont
d'ailleurs porté l'affaire en cassation, auront à présenter leurs arguments au
cours d’un débat contradictoire à l'issue duquel les juges décideront de
confirmer ou de rétracter la décision prise en février dernier à la cour
d'appel.
Joubert
Rochefort
jrochefort@lenouvelliste.com
jrochefort@lenouvelliste.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire