samedi 23 avril 2016

COP21 : 175 pays ont signé l'accord sur le climat, un record


En tout, 175 pays ont signé vendredi l'accord destiné à ralentir le réchauffement de la planète, négocié en décembre dernier. Parmi les signataires, les États-Unis et la Chine, plus grands pollueurs du monde.
 «Un moment d'histoire». C'est ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué le nombre record de pays ayant signé l'accord sur le climatnégocié en décembre dernier. «Jamais auparavant un aussi grand nombre de pays n'avait signé un accord international en une seule journée», s'est-il réjoui. Au total, 175 pays ont signé au siège des Nations unies à New York l'accord de Paris sur le climat. Du jamais vu. Le précédent record datait de 1982, quand 119 pays avaient paraphé la Convention de l'ONU sur le droit de la mer.

Symboliquement, le président français François Hollande a été le premier à signer l'accord. Il a appelé l'Union européenne à ratifier l'Accord de Paris avant la fin de l'année et insisté sur la nécessité de fixer «le plus vite possible» un prix pour le carbone afin d'accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et de préciser: le Parlement français sera saisi avant l'été. La Chine et les Etats-Unis, les plus grands pollueurs du monde, ont également signé l'accord et se sont engagés à le ratifier d'ici la fin de l'année.
COP 21, Encore un long processus
La signature n'est toutefois qu'une première étape d'un long processus. Pour entrer en vigueur, l'Accord de Paris doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre. A titre de comparaison, la Chine et les États-Unis totalisent à eux seuls 38% des émissions. Les pays signataires vendredi représentent plus de 93% des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement, selon l'ONG World Ressources Institute.

Ban Ki-moon a d'ailleurs souhaité que les pays s'engagent dès vendredi à ratifier rapidement l'accord, afin de «faire comprendre aux gouvernements et au monde des affaires qu'il est temps d'intensifier l'action sur le climat». Car le temps presse. Le mois dernier a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré, selon les météorologues américains. Depuis 11 mois, chaque mois a battu un record de chaleur, une série inédite en 137 ans de relevés.
13 pays prêts à le ratifier dès vendredi
COP 21, limiter la hausse de température en deçà de 2°C
Pour rappel, l'accord de Paris engage ses signataires à limiter la hausse de température «bien en deçà de 2°C» et à «poursuivre leurs efforts» pour limiter cette hausse à 1,5°C. Cet objectif très ambitieux demandera une volonté soutenue et des centaines de milliards de dollars pour assurer la transition vers des énergies propres. L'accord reste ouvert pendant un an à la signature des 195 pays qui l'ont négocié. Treize petits pays très exposés (dont Fidji, Tuvalu, les Maldives, Belize, la Barbade ou Samoa) se sont dits prêts à le ratifier dès vendredi. «L'accord de Paris doit sauver Tuvalu et sauver la planète», a déclaré le Premier ministre de Tuvalu, un archipel de Polynésie, Enele Sosene Sopoaga.

Pour atteindre rapidement le seuil des 55 pays/55%, il faudra qu'au moins un ou deux des grands pollueurs (Etats-Unis, Chine, Union européenne, Russie, Inde) ratifie l'accord. Côté américain, l'accord a été négocié de telle façon que le président Barack Obama n'aura pas besoin de l'aval du Congrès contrôlé par les républicains, hostiles au texte.

 Le Figaro.fr 

mardi 19 avril 2016

Réfléchir sur les enjeux de développement durable à l’horizon 2030





Le ministère de l’Environnement (MDE) et celui de la Planification et de la Coopération externe (MPCE) ont officiellement lancé, lundi 18 avril 2016 à Pétion-Ville, un atelier de formation sur les outils d’analyse systémique de la durabilité pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) et du Programme de Développement des Nations-Unies à l’horizon 2030. C’est une activité organisée conjointement avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).
À travers cette démarche, les acteurs entendent sensibiliser les cadres de haut niveau d’Haïti aux enjeux du programme de développement durable à l’horizon de 2030 et les familiariser aux outils de mise en œuvre. Dieuseul Simon Desras, ministre de l’Environnement, a tenu à souligner que la croissance, le développement et la postérité du peuple haïtien relèvent d’une responsabilité nationale, d’une volonté et d’une détermination inaltérable. Le MDE, dit-il, se met  du côté de la population pour la préparation d’une masse d’acteurs appelés à s’approprier les ODD, à les adapter à la vision du développement national et  faire d’eux un catalyseur pour le démarrage socioéconomique.
À cet effet, quatre ODD sur 17 ont trouvé un accent particulier de la part le titulaire du MDE. Il s’agit du onzième objectif portant sur la perception des villes et des établissements humains comme étant des endroits sans exclusion, sûrs, résilients et durables ; du douzième objectif articulé autour des modèles durables (consommation et production) ; du treizième traitant de l’urgence pour lutter contre le changement climatique et ses impacts, et aussi le 15e objectif prescrivant la protection, la restauration et la promotion d’une utilisation durable des écosystèmes terrestres, la gestion des forets de manière durable, la lutte contre la désertification, la mise en œuvre des solutions viables à la dégradation des terres et l’appauvrissement de la biodiversité. Le MDE entend fait sa quote-part, toutefois Dieuseul Simon Desras croit que l’atteinte des ODD est tributaire de la mobilisation des forces vives organisées du pays.
Pour David Bongard, directeur du Bureau régional de l’OIF pour les pays de la Caraïbe et de l’Amérique latine (BRECAL) qui participait à l’ouverture de cet atelier, cette activité entre dans une démarche de l’OIF qui consiste à outiller ses experts pour une analyse approfondie des stratégies nationales de développement de ses pays membres en vue de déceler les contraintes et les limites et y intégrer les objectifs de développement durable de manière harmonieuse et cohérente. Selon monsieur Bongard, c’est une activité qui se réalise suite à l’adoption du cadre stratégique de la Francophonie 2015-2022 et de son cadre programmatique 2015-2018 lors du XIVe sommet de Dakar de novembre 2014. Le chef du BRECAL a, entre autres, posé des interrogations qui suivent : Quels outils utiliser pour s’assurer d’une mesure scientifiquement soutenable des 169 cibles opérationnelles des ODD sans en faire un travail fastidieux et coûteux tout en rencontrant l’assentiment de toutes les parties ? Comment analyser et identifier les besoins de compétence en développement durable à tous les niveaux et échelons, aussi bien sectoriels que décentralisés ?
De son côté, Yvonne Helle, directrice principale du PNUD en Haïti, a, lors de ses propos, rappelé que les défis sont de taille en Haïti. C’est pourquoi, dit-elle, il est important de conjuguer des efforts pour s’inscrire à la reconstruction d’Haïti à travers des programmes et politiques dans une perspective de développement durable. Elle a précisé que la tenue de cet atelier renforcera à coup les capacités techniques nationales et créera au sein des institutions haïtiennes une masse critique des expertises qui sont au service du développement durable en vue de mettre en œuvre les grands chantiers du Plan stratégique du développement d’Haïti (PSDH). Elle a par ailleurs souligné que les ODD constituent un ordre du jour pour les gens qui visent à mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes, pour la planète, la prospérité partagée, la terre et le partenariat durable.
Cet atelier lancé le lundi 18 avril 2016 prendra fin le vendredi 22 du même mois. Toute la semaine sera consacrée aux réflexions et aux travaux portant notamment sur les objectifs de développement durable que les pays signataires entendent réaliser à l’horizon 2030.
Therno N. A. Sénélus