LE MONDE
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Par Maryline Baumard
Ah, les
universités américaines… leur prestige, leur rayonnement ! Ah, ces temples à
médailles Fields et à Nobel pour lesquels la jeunesse était traditionnellement
prête à s'endetter à vie… Vous seriez surpris si on vous disait que les
Américains nés en l'an 2000 et après vont tenter d'éviter le passage par cette
case qu'on croyait obligatoire ? C'est pourtant ce qui est en train de se
tramer de l'autre côté de l'Atlantique.
Si le
monde étudiant de 2020 tenait dans un amphithéâtre de 100 élèves, cette classe
imaginaire compterait, entre autres, 29 Chinois, 12 Indiens, 2 Français, 2
Allemands, 4 Japonais, 3 Brésiliens et 11 Américains. Presque la moitié de
cette communauté mondiale (41 %) serait donc asiatique, selon les toutes
dernières projections de l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE).
Si Chine
et Etats-Unis se partagent la première place mondiale dans de nombreux
secteurs, la vieille Amérique va rapidement pâlir dans cette course mondiale à
la formation. L'ascension fulgurante de la Chine, pays où il faudrait
construire une université par semaine pour répondre à la demande, n'explique
pas tout. En face, il y a le déclin de l'empire américain.
Classés
aujourd'hui 5e pays au monde pour son pourcentage de diplômés de l'enseignement
supérieur au sein de sa population adulte, les Etats-Unis vont perdre du
terrain dans les années à venir. Si on en croit les Projections of
Education Statistics to 2022, le 41e rapport d'une série commencée en
1964, l'Amérique de 2022 sera moins diplômée qu'aujourd'hui.
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