mercredi 12 mars 2014

Le déclin de l'université américaine


LE MONDE |
Par Maryline Baumard

Ah, les universités américaines… leur prestige, leur rayonnement ! Ah, ces temples à médailles Fields et à Nobel pour lesquels la jeunesse était traditionnellement prête à s'endetter à vie… Vous seriez surpris si on vous disait que les Américains nés en l'an 2000 et après vont tenter d'éviter le passage par cette case qu'on croyait obligatoire ? C'est pourtant ce qui est en train de se tramer de l'autre côté de l'Atlantique.


  
Si le monde étudiant de 2020 tenait dans un amphithéâtre de 100 élèves, cette classe imaginaire compterait, entre autres, 29 Chinois, 12 Indiens, 2 Français, 2 Allemands, 4 Japonais, 3 Brésiliens et 11 Américains. Presque la moitié de cette communauté mondiale (41 %) serait donc asiatique, selon les toutes dernières projections de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Si Chine et Etats-Unis se partagent la première place mondiale dans de nombreux secteurs, la vieille Amérique va rapidement pâlir dans cette course mondiale à la formation. L'ascension fulgurante de la Chine, pays où il faudrait construire une université par semaine pour répondre à la demande, n'explique pas tout. En face, il y a le déclin de l'empire américain.

Classés aujourd'hui 5e pays au monde pour son pourcentage de diplômés de l'enseignement supérieur au sein de sa population adulte, les Etats-Unis vont perdre du terrain dans les années à venir. Si on en croit les Projections of Education Statistics to 2022, le 41e rapport d'une série commencée en 1964, l'Amérique de 2022 sera moins diplômée qu'aujourd'hui.

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