jeudi 27 février 2014

Prévenir les effets des changements climatiques en Haïti

Le Nouvelliste | Publié le : 25 février 2014
Le Bureau national de l’ozone du ministère de l’Environnement a procédé, mardi 25 février, à la distribution d’un lot de matériels à une cinquantaine de techniciens évoluant dans le domaine de la réfrigération et de la climatisation. Selon le coordonnateur du Bureau national de l’ozone, le docteur Fritz Nau, l’accès à ces matériels facilitera la régénération de la couche de l’ozone et l’atténuation des effets des changements climatiques.
Le ministre de l’Environnement, Jean François Thomas, et des représentants de l’Association des frigoristes
Tuyauterie de frigorigène, thermopompes et systèmes à absorption, matériel de distribution de l’air chauffé et refroidi, compresseurs rotatifs, alternatifs et centrifuges , tels sont les principaux matériels qu'ont reçu des techniciens frigoristes après plusieurs semaines de formation avec des spécialistes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur les nouvelles technologies de réfrigération et de climatisation en décembre dernier. Selon Fritz Nau, cette formation a permis aux techniciens d’avoir une solide compréhension des éléments de réfrigération, des frigorigènes et des combustibles ainsi que des codes et des règlements. Aussi, il croit que ces matériels permettront aux frigoristes d’améliorer la qualité de leur travail en respectant les mesures de sécurité. « Les nouvelles technologies de réfrigération et de climatisation, explique-t-il, ont rendu le matériel extrêmement éconergétique. En conséquence, les personnes qui exercent ce métier doivent continuellement actualiser leurs compétences et leurs connaissances en réparation et en entretien de ces systèmes et des dispositifs électroniques connexes. Les techniciens en réfrigération et climatisation doivent être au courant de tous les règlements et codes régissant la manutention, la récupération et l’entreposage des substances qui appauvrissent la couche d’ozone ». A l’instar des grands pays industriels, Haïti entend également réduire les émissions de gaz à effet de serre. Selon le docteur Fritz Nau, les hydrochlorofluorocarbures couramment utilisés dans la climatisation domestique, commerciale et industrielle sont les principaux pollueurs qui dégradent la couche d’ozone et accélèrent les effets des changements climatiques. « 98% des substances appauvrissant l’ozone en Haïti se trouvent dans le secteur de la climatisation et de la réfrigération, explique-t-il. Pour prévenir les dégâts que peut causer les changements climatiques, il a fallu inculquer de meilleures pratiques en matière de gestion du froid aux techniciens frigoristes. Et aussi leur procurer des technologies alternatives pouvant protéger l’environnement. » Plus loin, le coordonnateur du Bureau national de l’ozone explique que plus de 20% de l’alimentation mondiale ainsi que la production du froid dans les hôtels, les hôpitaux et le transport se trouvent dans les systèmes réfrigérés. Selon lui, cette utilisation à outrance du froid implique la détérioration de la couche d’ozone et les changements climatiques qui sont des menaces environnementales majeures. « La réponse à cette double menace, dit-il, est de passer à des alternatives libres de potentiel d’appauvrissement de l’ozone, libres d’impact négatif sur le réchauffement global et pourvues d’efficience énergétique. » Dans la foulée, le ministre de l’Environnement, Jean François Thomas, se réjouit qu’Haïti ait ratifié la convention de Vienne et le Protocole de Montréal pour la préservation de la couche d’ozone. Il croit que la formation délivrée aux frigoristes par le PNUD en est le bénéfice. En outre, il indique que cette distribution de matériels permettra une nette diminution du coût d’exploitation des équipements frigorifiques et une transition ordonnée vers des technologies alternatives techniquement viables et économiquement accessibles. Toutefois, il entend prendre des dispositions afin de réduire l’émission des hydrofluorocarbures de 10% en 2015 et de 35% en 2020.
Joubert Rochefort
jrochefort@lenouvelliste.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire