Le Nouvelliste | Publié le :
   		 		                                     15 janvier 2014  
  Le terrain. Lieu de travail de prédilection des journalistes et des 
sociologues. Même si leurs champs de compétences sont différents, ils se
 complètent dans la pratique. Journalistes chevronnés et sociologues de 
profession sont d’accord pour dire qu’ils sont complémentaires l'un de 
l'autre. Retour sur une conférence-débat, mercredi, à la direction des 
Post-gradués de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH).  
  
  Frantz Duval, Elodie Viale et Obrillant Damus
Robenson Geffrard
Le sujet intéresse et attire des jeunes 
d’horizons professionnels différents. Ils questionnent. Ils prennent 
position contre. Leurs critiques sont sans gentillesse ni envers les 
sociologies, encore moins envers les journalistes qu’ils accusent de 
travailler pour un secteur bien précis. Frantz Duval, rédacteur en chef 
du journal Le Nouvelliste, leur assure que ses journalistes et lui font 
leur travail sans l’interférence d’un quelconque secteur visible ou 
invisible.
Pour revenir sur le sujet : le point commun entre le travail du 
journaliste et du sociologue, M. Duval indique qu’au Nouvelliste, il 
engagerait d’abord et avant tout un journaliste en lieu et place d’un 
sociologue. Ce qui est logique, souligne-t-il, puisque Le Nouvelliste, 
comme tout quotidien, est dans le factuel et ne cherche pas à engager de
 sociologues dans sa rédaction. Cependant, le journaliste senior estime 
que la presse a besoin du regard du sociologue et de tous autres 
professionnels pour avancer.
30 ans plus tôt, rappelle-t-il, tout le monde voulait écrire au 
Nouvelliste pour avoir une visibilité avant de passer à autre chose. 
Aujourd’hui, dit-il, cela a bien changé. 80% des journalistes de la 
rédaction du journal viennent de l’université, ajoute avec satisfaction 
Frantz Duval.
Pour lui, la curiosité, le doute et le bon sens ne s’apprennent pas à 
l’école. Il voit dans le journaliste professionnel un curieux qui met 
tout en doute et croise ses sources avant d’informer. Si le journaliste 
qui travaille avec lui est un sociologue, Frantz Duval considère cela 
comme un atout important et appréciable. 
Cependant, en manière d' autocritique, le rédacteur en chef du 
Nouvelliste estime que la presse est paresseuse. Le travail de recherche
 sur le terrain n’est pas fait ou pas assez.  
Parallèlement, le patron de Radio Magik 9 estime que les sociologues 
haïtiens ne font pas non plus leur travail. Selon lui, il y a tellement 
de faits dans la société qui méritent le regard des sociologues. « Je 
serai très intéressé à travailler avec des sociologues au Nouvelliste, 
mais ils doivent s’affirmer et je n’ai pas encore rencontré un seul... 
», lance-t-il sur un ton provocateur. 
Le sociologue Obrillant Damus qui intervenait également à cette 
conférence-débat, n’a pas véritablement pris le contrepied des critiques
 de Frantz Duval. Il souligne, pour sa part, que la sociologie a un 
champ de connaissances  extrêmement vaste. Pour le professeur, c’est 
surtout le sociologue dionysien qui se rapproche le plus des 
journalistes. Ils sont tous les deux sur le terrain. Cependant, l’un est
 à la recherche d’informations pour informer et expliquer la réalité, 
l’autre essaie de comprendre et de trouver les causes d’un phénomène 
donné, explique-t-il.
M. Damus croit que Frantz Duval a intérêt à embaucher des sociologues 
dionysiens dans la rédaction du Nouvelliste.
Elodie Viale, journaliste française, spécialisée dans le web, relate une
 toute autre réalité de la pratique du journalisme dans son pays. Selon 
elle, en France on devient journaliste après 4 ou 5 ans d’études dans  
une autre discipline scientifique. Il se trouve, souligne-t-elle, que 
souvent les gens s’orientent vers la sociologie avant de devenir 
journaliste.
La journaliste qui travaille à l’agence en ligne Youphil.com et à France
 Inter voit dans le journaliste un passeur entre le grand public et le 
sociologue. Comme Frantz Duval, elle estime que l’objectivité dans le 
métier de la presse n’existe pas.  Tout est dans le traitement et 
l’angle priorisé. 
Obrillant Damus, Frantz Duval et Elodie Viale, avec des nuances, 
s’accordent pour dire qu’il existe une relation de complémentarité entre le journaliste et le sociologue.
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